ARTS AFRICAINS
C’est au cours d’un de mes premiers longs séjours en Afrique de l’Ouest que j’ai pris réellement conscience de cet art ancestral né dans cette partie du continent vers le VIIIème siècle selon les spécialistes.
Je me suis rapidement écarté des masques en bois léger et fragile, car pour moi la distinction entre le vrai et le produit d’un artisanat mercantile très productif depuis 1930 environ, était très difficile.
Le hasard a voulu que j’aie en mains une statuette en pierre dure, dense et lourde, d’une beauté que je trouvais remarquable pour que mon intérêt s’oriente vers la recherche d’objets similaires dont la réalisation avait été mise autrefois au service du rituel et du sacré.
LES MYSTERIEUSES STATUETTES EN PIERRE DE KISSI
C’est à l’anthropologue africaniste française Denise PAULME (1909 – 1998) que nous devons une des études les plus complètes sur ces statuettes dont le Musée de L’homme en possède une collection de trois cent cinquante pièces qui furent découvertes en Guinée Conakry à la frontière du Libéria et de la Sierra Leone (région de Kissidougou), à l’époque de la colonisation française au début du 20ème siècle.
Selon certaines sources l’ancienneté de ces statuettes pourrait remonter au 13ème siècle. Elles sont réalisées soit en pierre savon, en stéatite et parfois en grès.
Cf : « Les gens du riz, Kissi haute Guinée Française » Paris – Denise PAULME – Plon – 1954
J’ai intuitivement regroupé un certain nombre de ces statuettes en ne me laissant guider que par l’émerveillement et l’émotion qu’elles m’inspiraient.
Certaines ont été photographiées sur un fond quadrillé en centimètres qui permet d’évaluer leurs dimensions approximatives. Je présente également d’autres statues en bois, en terre cuite, et masque en bronze, auxquels j’accorde beaucoup d’intérêt mais qui n’émettent pas à mon encontre, les mêmes sensations que celles générées par le statuaire en pierre, porteur, à mon avis, de plus d’authenticité.
Alain Chayer
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